Focus on Jamie Jones, l'homme aux mille facettes. Né en 1980 à Caernarfon au Royaume-uni, ce prodige de la musique électronique a depuis toujours baigné dans la house music, notamment grâce à l'un de ses cousins qui lui ramenait sans cesse des cassettes audio remplies de sons dignes des plus folles raves. Fervent adepte de house, de disco et de techno relativement barrée, il s'installe à Londres en 1996, capitale phare en la matière. C'est dans les années 2000, en écumant en tant que client les soirées de la séduisante île d'Ibiza, plus particulièrement au DC10, qu'il rencontre Clive Henry. Ce dernier, après l'avoir introduit des personnes de ce milieu, lui propose de se produire une première fois, puis une deuxième… On connait la suite. Peu de temps après, il y devient Dj Résident et lance ses soirées Paradise. Après qu’il a conquis le public, c'est au tour de la Circoloco de lui offrir une résidence qui consolidera sa réputation. Deux Paradise plus tard, c'est le Tomorrowland qui lui propose un stage dans son festival. C'est donc dans des clubs de grande notoriété comme la Fabric, le Womb ou encore le Warung… des festivals qui vous font saliver comme le Global gathering, le Kazantip ou le Burning man, s'il vous plait… que, petit à petit, l'ovni Jones a fait son nid. Alors, petite récap' exhaustive sur le parcours d'un caméléon pas comme les autres : Après avoir fait ses marques au DC10, c'est par sa rencontre avec Lee Foss en 2001 à Ibiza où ils ont bossé et habité ensemble, que continue le début de cette longue aventure. Sept ans plus tard, ils s'envolent à Miami où après une soirée au WMC, ils se font une session disco tranquille dans leur appart. Après avoir glissé un vinyle house entre deux, Lee Foss lui propose de mêler leur savoir-faire. « L'année prochaine on devrait faire quelque chose où l'on pourrait juste tout mettre ensemble, avec tout notre matos, juste faire ça » Ainsi naquît Hot natured en 2009 où bientôt les rejoindront les talentueux Ali Love et Luca C. Un an et demi plus tard, c'est au tour du label Hot Creations de voir le jour. Ce dernier sera sans conteste le tremplin vers ses renommée et réputation de briseur de genre. Et comme un label est le miroir de son patron, ce dernier se voudra modeste, ouvert sur le monde et surtout entouré par de bonnes personnes. Entretemps, il se lie d'amitié avec Damian Lazarus et Seth Troxler. Tous les trois sont fans de rave et producteurs d'une Tech house dark et minimaliste. Ils ont comme point commun un ennui croissant de la musique, ce qui les pousse sans cesse à rechercher de nouvelles sonorités comme à innover. Il signera sur leur label comme Crosstown rebels (Damian Lazarus) mais aussi sur ceux de Dan Ghenacia (Freak n' chic) et d'Elen Alien (Bpitch control). 2011 sera marqué par la sortie de « Hungry for the power » avec Azari III qui restera gravée dans tous les esprits ; en 2012 il sera élu comme Dj mondial par la site résident advisor. En 2014, Hot Natured est l'un des groupes les plus demandés en booking grâce à leur 1ère track « Benediction » qui atteindra le top 40 au U.K en 2013. « Je crois vraiment qu'il y a un moyen de mettre en lien le marché populaire avec la très grande musique underground » Parlons peu mais parlons bien. Rencontrer des gens et se produire aux quatre coins du monde est une chose. Pour autant, ce qui fait la reconnaissance d'un Dj, c'est avant tout sa créativité et son travail. Jamie Jones est, pour certains, celui qui a permis le retour de la house musique ; pour d'autres, il est un caméléon qui manie nombre de genres musicaux afin de briser les limites des styles. Comme tout bon amateur de house, ses sons se veulent avant tout Groovy, pleins de basses, de batterie et surtout pleins d'énergie. Ses premiers sons datant de 2006 sur les EP Amazon et Panic sont assez sombres et minimalistes, c'est seulement après son Ep Summertime (2009) que l'on commence à retrouver de la chaleur avec des rythmes funky, imprégnés de ses influences disco lesquelles donneront à Jamie Jones une patte résolument Groovy. Ce qui interpelle, c'est qu'il se passe toujours quelque chose dans ses tracks. Loin des dérives que prennent parfois les djs en Tech house, sortant des sons plus que redondants et ennuyeux, il essaye toujours de nous surprendre en ajoutant de manière subtile plus d'effets et d'instruments. D'ailleurs, il le dit lui même, il préfère déranger avec des tracks étranges ou trop déjantées plutôt que par un travail qui ne ferait que se ressembler à l'infini. Loin de ses rêves d'enfance où il souhaitait devenir footballeur professionnel voire ingénieur en aéronautique, c'est pour notre plus grand bonheur qu'en ayant opté pour la voie de dj/producteur, Jamie Jones ne cesse de nous éblouir à travers des sons toujours plus fous, toujours plus atypiques. Et n'ayez crainte, au vu de tous les gigs prévus pour la saison, un peu partout dans le monde, chacun aura son dû ! Liza Tourman.