Comment parler Techno sans passer par cet endroit mythique, effrayant et attirant qu'est le Berghain ? Sans doute, l'un voire le meilleur club au monde. Quel clubbeur invétéré ayant fait un tour à Berlin ne s’est pas perdu le temps d'une … que dis-je, d'un weekend dans les entrailles de cette ancienne centrale électrique située 70, Rüdersdorfer dans le fameux quartier de la Ostbahnhof; le temps de s'oublier corps et âme aux rythmes d'une techno dark et pointue maîtrisée par les meilleurs Djs du monde ?
Mais qui dit intriguant, dit imaginaire et mystique … Quelques règles de Base en terme de Clubbing pour même rendre « Mainstream » le terme « Underground » :
1ère : Placarder à l'entrée de votre club : "Photographieren ist nicht gestattet ! Taking photos is not allowed! Il est interdit de photographier !"
2ème : Prendre un physio tatoué et percé sur les trois-quarts du corps, baraqué comme Mohammed Ali, et photographe de métier son quotidien et postez le devant l'entrée.
3ème : Exploiter une ancienne centrale électrique perdue en plein milieu d'un terrain vague pour en faire un Club pouvant accueillir plus de 2400 personnes dans quatre salles, backroom incluse.
4ème : Surtout ne mettez aucune fenêtre
5ème : Ajoutez-y une population SM, Gays, trans, bear en shorti/Combi cuir encore plus sexes les unes que les autres et touristes en recherche de sensations fortes.
6ème : Un sound system considéré comme l’un des meilleurs au monde. (6,1 au ouïe-dire).
7ème : Ajoutez-y une pointe de produits illicites distribués en toute tranquillité dans des toilettes aussi grandes que le Rex Club (Paris) (Enfin on se demande encore ce qui est le plus illicite entre son canon et sa pochette plastique)
8ème : Mettez le tout entre les mains deMichael Teufele ancien patron du Club Gay Ostgut.
Et vous avez là sans conteste le club le plus étrange et envoûtant que l'histoire du clubbing ait connu. Parlons peu, parlons bien. Après avoir edifié le Club Gay Ostgut, réputé pour ses afters complètement déjantés, et vu fermer ses portes en 2003 ; Michael Teufele, aussi obnubilé par le fait de garder son identité cachée (no picture !) que créer le club le plus libertin de Berlin, repère une ancienne centrale électrique datant des années 50 dans le quartier alternatif de Friedrichshain, décide de l'acheter et de le renommer le Berghain. Divisé en deux grandes salles : Le Panorama bar ouvert à partir du vendredi où s'y joue une musique orientée deep, tech house, house, minimal, reçevant un public hétéro et assez bon enfant (Enfin, dans ce qu'on peut y trouver de bon enfant à l'intérieur). Perdus dans l'aspirateur de temps qu'est le Berghain, vous aurez le droit à quelques éphémères ouvertures de store en After, histoire de vous rappeler que dehors, (malheureusement ?) la vie continue …
Le Berghain beaucoup plus … Techno, lui, ouvre ses portes le samedi soir et généralement pousse le vice jusqu'au lundi matin. Il mêle un public aiguillé sextoys et lanières en cuir, version SM et longues Barbes ; nous offre, une salle haute de 12m de haut, et accueille un soundsystem d'une qualité sans nom. Ces basses langoureuses qui vous raisonnent dans tous le corps, pourraient presque nous faire croire que nous sommes en pleine messe du dimanche version Techno. Après avoir fait un tour ou plus si affinités dans ces deux salles, on pénètre dans la Backroom (âmes sensibles s'abstenir). Il y a aussi le jardin ouvert en été à partir du dimanche et la Kantine qui sert de salle de concert de musique contemporaine pendant la semaine.
Comme chaque chapelle, il nous faut bien un voire plusieurs maîtres de cérémonie, et c'est les très grands Ben Klock et Marcel Dettmann qui officient comme des princes avec des sets parfois long de quinze heures entre ces murs de bétons armés. Et encore, si c'était les seuls !On y voit des Artistes de grande notoriété tels que Ryan Elliot, Norman Nodge, Tama Sumo, Function, Efdemin, Virginia, Steffi, j'en passe des meilleurs, tous signés chez le label du club : OSTGUT TON. Alors amis de la nuit, avis aux âmes sensibles, si votre chemin de noctambule vous amène devant l'antre des enfers, il vous est fortement recommandé de passer votre chemin ; mais si vous êtes en quête du “tout et son contraire” poussé à son extrême pour un temps indéterminé, laisser vous tenter et déshabiller du regard par Sven Marquatt. Liza Tourman.