Isaac Delusion qu’est ce que c’est exactement ? Loïc :C’est un groupe de musique, un quintette, anciennement quartette, anciennement trio et duo formé en 2O12 avec Jules. Notre musicalité a évolué au fur et à mesure et on a rajouté des membres au groupe. Jules :Oui, c’est un quintette parisien de musique électro-pop. Loïc :De musique hybride.
Quels sont vos endroits préférés à Paris ?
Loïc: Le Pop-up du label, le Motel. Jules: Le Point éphémère Loïc : Le restaurant indien Saravana Bhavan. Paco: Le KFC de gare de l’est (rires)
Quelles sont les salles ou clubs que vous préférez à Paris ?
Loïc: le point éphémère, l’Elysée-montmartre. Jules: Le pop - up (rires), le Silencio mais c’est pas très drôle. Si on parle en terme de club le Rex Loïc: Le Chinois à Montreuil Jules: Ouais ! y’a la Marbrerie aussi à Montreuil, très sympa. J’y vais souvent avec des amis. Le Comptoir général.
Vos derniers concerts et/ou soirées memorables?
Jules: Hier à Amiens c’était bien. Loïc: St Brieux ! Jules: Après le concert tu veux dire ? (Rires) on va parler de la soirée après le concert à St Brieux. Loïc, je t’en prie. Loïc: Alors St-Brieux, c’est un petit Bled en Bretagne. On s’est retrouvé à faire after dans un bar après le concert. Ca s’appelait le Cooyotte ou Coyotte mais avec 2 « o » et vraiment c’était un repère de brigands avec que des bretons un peu saouls qui te disaient des trucs mais alors pas cohérent du tout. Et plus on avançait dans la soirée moins la chose n’avait de sens. A chaque fois qu’on parlait avec quelqu’un, il nous disait des trucs qui n’avaient strictement aucun rapport avec ce qu’on venait de lui demander. Jules: à un tel point qu’on a fini par douter de nous-mêmes (rires). Loïc: J’ai même été pris pour un flic à un moment donné au kebab, j’avais un grand imper’ et puis après c’était 8 h d’aventure comme ça, sans fin … Quelle est la ville où l’on fait mieux la fête qu’à Paris ?
Loïc : Varsovie et Berlin, peut être. Jules :Oui mais Berlin on a jamais vraiment fait la fête là-bas Loïc :Oui, c’est vrai. Jules :Puis Barcelone aussi et Londres ! Jules et Loïc :Mais Varsovie en premier !
Les artistes et courants musicaux qui ont influencé votre 1er et dernier album :
Loïc: Pour le 1er album, on écoutait beaucoup le 1er album de ALT-J. Ca a été une grosse influence. Jules: Bah je pense que c’est difficile de répondre parce qu’on a tout le temps écouté plein d’artistes différents et c’est ce qui fait Isaac. On s’est inspiré de plein de trucs. Donc c’est super dur d’essayer de resserrer. Loïc: Bah c’est vrai ce que dit Jules au niveau des artistes mais pour les courants musicaux, on peut plus facilement en parler. Dans le dernier album, il y a clairement un apport en soul qui est venu se greffer à nos personnalités. Ca s’est ajouté au côté électronica. Jules: Un peu rock indé aussi. Loïc: Et là, plus blues, soul, black music. On a fait une synthèse de tout ce qu’on savait faire en mettant en avant le côté Motown qu’on aime. C’est ça l’apport majeur. D’ailleurs pendant la période de création de l’album, j’ai beaucoup écouté « Sound & Color », le 2ème album d’Alabama Shakes. On sent une réelle volonté de changement entre votre premier et dernier album. D'ailleurs "rust&gold" (le titre de l’album) signifie "rouille&or". Est ce une image pour decrire le passage d'un statut à un autre ?
Loïc : C’est vrai qu’il y a eu une étape qui a été franchie, sur plein de choses différentes. Le plus du 2ème album, c’est qu’on l’a conçu jusqu’au bout alors que le 1er, on l’a fait puis on l’a délégué. Quand on l’a fini, on l’a mis entre les mains d’un mec qui l’a mixé, Julien Delfaud. Du coup, c’est un peu lui qui a fait la trame, l’atmosphère. Alors que celui-ci, on l’a composé quasiment en autarcie, avec les moyens du bord. C’était quelque chose de très rudimentaire mais plus affirmé. Ça a fait suite à l’expérience du 1er album et du live aussi. C’est un album qui a plus de contraste et de relief, il est plus rugueux, plus crade que le 1er album qui était très lissé. Le titre de l’album, c’est une métaphore par rapport au côté brillance du 1er, c’est un album de contraste. Oui, on peut dire qu’il y a eu une réelle volonté de changement. On en avait marre d’être catégorisé. Quand on regarde un peu les titres de vos morceaux (prénom de fille, de fruit, de voyage..), on y retrouve un peu l'idée d'un parcours de vie. Est-ce un partage personnel, ou l'envie de faire transparaître un message sur nos modes de vies actuelles ?
Loïc: Non je pense pas qu’il y ai forcément de message explicite. Moi, j’ai toujours aimé voir la musique comme un tableau, ou une photographie, tu vois ? Imaginer des gens, des histoires comme quelqu’un qui écrirait un scénario ou dessinerait un tableau. Pas de signification. J’aime être dans l’observation et le descriptif d’une situation ou d’une atmosphère. Jules t’es d’accord ? Jules: Oui, après j’écris pas les textes mais j’ai l’impression qu’il y a quand même un certain regard sur notre société et sur nos modes de vie. Donc même, s’il y a pas forcément la volonté de porter un message, il y a quand même un témoignage d’une époque. De notre époque. Loïc: Oui… ouais peut-être… Est-ce une prise de risque ? Une appréhension sur le fait de viser un nouveau public?
Loïc: Non, parce qu’on a pas vraiment cherché à viser un nouveau public. On a fait ce qu’on avait envie de faire : un album différent, pas réfléchie en terme de public. L’important c’est d’être sincère avec sa démarche artistique et pas se mentir à soi-même. Et si à partir de là tu as un public qui t’aime vraiment pour ce que tu es et non pas médiatiquement ou peu importe… ou peut être parce que tu es un effet de mode. Bah si tu te fais plaisir en faisant ta musique, il te lâchera jamais. Bon après, tu peux aussi le perdre si tu fais un truc trop complexe… Il faut quand même garder un fil conducteur et qui reste accessible. On a fait un album plus profond, peut-être moins facile d’accès que le 1er album mais au final, on s’est fait plaisir à nous-mêmes, on a été honnêtes. Donc on va pas chercher un nouveau public mais plus l’élargir. Un mot pour définir votre évolution depuis votre dernier album?
(Temps de réflexion) Jules: La rouille. On avait ce côté un peu vaporeux, dreamy dans le 1er album et là, on a rajouté la rouille. C’est pas qu’on l’avait pas avant mais on a rajouté ce côté plus brut. Tu vois, c’est un peu comme-ci on avait un métal tout neuf, pas encore rouillé et on l’a fait mûrir. (Rires).
Vous êtes 5 personnalités à former ce groupe. 5 vies, 5 sensibilités. Comment vous mettez vous d'accord sur ce que vous avez envie de faire passer ? Sur la musique que vous composez ?
Jules: C’est assez naturel, je sais pas si on se met vraiment d’accord, c’est avant tout un ressenti. On met pas de mot et donc se mettre d’accord c’est juste dans le ressenti de telle composition, tel morceau, de telle boucle ou de tel sample. Si ça parle à tout le monde, on le garde. Loïc: Et notamment avec cet album où on a tous saisi la musicalité qu’on voulait avoir. Du coup à un moment on avait plus besoin de se parler pour être d’accord sur comment traiter les sons ou comment jouer une ligne de basse. On a tellement travaillé et fait une recherche sur le son pendant quasiment 1an. Y’a un moment où s’est devenu naturel, comme une sorte d’automatisme. C’est pour ça que l’album a une teinte particulière. Un tâtonnement jusqu’à ce que trouve ce que l’on voulait.
Des plans pour cet été ?
Jules: Solidays, Hors bord, Imaginarium à Compiègne, les nuits botaniques à Bruxelles. Liza Tourman.