Enfanter avec une élégance maladroite, il est le fruit d’une nature modelée d’un chaos ordonné. Il est l’esclave de son passé qui comme le taulard rongé par l’ennui et la culpabilité ; traîne son boulet à son pied. Mais aussi l’alchimiste de son futur, qui comme le scientifique joue avec les potions de son expérience pour transformer sa vie. Elle qui en ébullition s’est sentie confinée pendant trop longtemps entre la sphère de ce tube en verre. Elle se métamorphose en fumée pour prendre son envolée. Dévoué à son présent, qui joue l’entremetteur entre les maillons de son histoire qui a été et qui sera. Cet instant P, formulé par une équation invariable : celle d’une source d’air inévitable, que l’on cherche à inhaler pour ne pas cesser de respirer. Coincé dans le squelette de son identité, il édifie pas à pas le spectre de sa raison d’être. Il apprend par l’intermédiaire du gardien de son apprentissage à capturer ses erreurs pour ne pas refaire naufrage. Même si parfois se soigner demande une méthode agressive. Il s’accoude au bastingage de son navire, Ni plus ni moins comme le marin qui fait ricocher sa solitude entre les vagues d’une mer agitée. Capitaine de son bateau, il mesure le poids de sa responsabilité envers lui et son équipage. Une solitude partagée sur un même plancher. Il laisse son esprit dériver car aucune autre direction ne lui est proposée. Se souvient-il de la blessure née d’un acte mal calculé ? Se souvient-il de cette masse de souvenirs sporadiques, érigés par une réalité parfois grossière ? Mais s’est-il seulement posé la question que dans cet océan infini de retournement et de doute, il ne restait que l’unique garant de sa timonerie ? Dont seul la solution il avait la clé qui lui permettra de ne jamais cesser de naviguer même au travers des tempêtes les plus effarouchées. Liza Tourman.