Au commencement notre sang et nos chairs étaient scellés par un acte sacré. Celui qu'à une mère d'enfanter. Puis, le cordon coupé, j'étais jetée dans la mêlée. Prête à découvrir un monde qui n'aura de cesse de m'émerveiller. Mais qui aura aussi ce pouvoir impitoyable de me faire pleurer, et de me le faire détester. Crachant parfois un venin au goût salé. Celui de mes larmes que je n'ai pas pu réprimer. Parce que trop tôt tu m'as été arrachée. Toi qui a guidé ma vie pas à pas. Toi qui m'as appris comment on s'y prenait pour rêver. Toi qui entre tes bras m'a allaité. Toi qui m'a transmis ton sourire et ta joie de vivre. Toi la combattante de la maladie. A qui tu as souris tout au fond de ton lit, Même dans tes moments de folie. Toi qui n'as eu d'amour que pour le oui. Aujourd'hui je sais que sur ton nuage tu es perchée. Et que les nuits de ciel étoilé, Tu ne t'arrêtes jamais de m'éclairer. Communiquant avec moi par la pensée. Poursuivant ton rôle qui trop tôt t'a été subtilisé. T’immisçant parfois au creux de mon oreiller T'amusant à me murmurer tes idées, tes pensées. Ainsi que les murs et les obstacles que je devrai éviter. Toi dont la mort nourrie mon quotidien effréné, De vagabonde insatiable de curiosité. Toi sans qui je n'aurai jamais été. Toi sans qui rien de m'aurait été donné. Toi qui est lovée au creux de mes pensées. Toi qui est liée à ma destiné, À ce chemin que tu m'as tracé.
Je voudrais te dire merci pour tout ce que tu m'as apporté, Et qui ne cesse de se perpétrer, Toi qui est partie il y a déjà 13 étés, Le temps qui défile n'a de cesse de jouer, Avec mes souvenirs d'enfant égaré. Mais il n entachera jamais la mémoire d'un être qui m'a été enlevé. Du sourire, de ce corps dont l âme a pris son envolée.
Je voudrais te remercier d'avoir pu me permettre de me construire dans mon entier, Même si parfois je me sens décimée Mais mes bras ne s'arrêteront jamais de me relever. Tant que je me battrais pour toi, celle qui m'a permis d'exister.