Ses fins doigts osseux Déambulent sur le piano à queue, Jouant des rythmes caverneux, Aux échos presque douteux, A l'instar de son corps filandreux, Et de ses yeux au reflet douloureux. C’est une mélodie cathartique, Nous susurre-t-il d’un ton cynique, Pour que tout à chacun abdique De ces sempiternelles cycles cataclysmiques. Ne voyez-vous pas où est le hic ? De cette société aux symptômes pandémiques ? Avancer d’un pas nonchalant, Reculer en chantant, Faire perdurer les faux-semblant. Sauter plus haut par acharnement, Pour finalement se baisser en haletant, S'arrêter en sanglotant. Se rouler en boule, Pour se désagréger dans la foule, Afin de mieux affronter la houle, En dansant sur cette mélodie qui défoule. Finir en piétinant ce qui nous encagoule, Et raviver le brasier de ce que l’on refoule S’arrêter en s’assurant, Se baisser pour contraindre le temps Sauter pour toucher le firmament Faire perdurer par entêtement Reculer pour percevoir l’aboutissement, Afin d’avancer en persévérant L’homme transforme alors sa musique En sonorité jazzique Et nous dit en lançant un clin d’oeil atypique « Alors pas de panique Tout le monde n’a pas l’esprit anomique Même si parfois il peut sembler caustique . »