Vous êtes-vous déjà posé la question de ce à quoi ressemblait la première table de mixage? Eh bien ! si ce n'est pas le cas, nous nous la sommes posée pour vous en tentant de retracer le parcours de cette étrange machine d'accouplement sonore.
Même si on ne commence pas par une table de mixage à proprement parler, il nous semblait impossible de passer à côté de cette petite merveille remontant aux années 1910. Ce Gaumont Chronophone Record System est la première machine platine à deux voies. Il possède un système de crossfader permettant de les alterner à travers les deux mégaphones.
Mais d'abord, une petite définition non-exhaustive de la table de mixage, piquée à notre ami wikipédia : « En enregistrement et reproduction sonore, une table de mixage est un outil permettant de « mixer » plusieurs sources de musique ou de tout autre signal audio. Une table de mixage peut être analogique ou numérique, ou comporter des parties analogiques et des parties numériques. Une console peut être une simple surface de contrôle reliée à une station audio-numérique. »
D'après nos recherches, la première console de mixage remonterait aux débuts de la radio dans les années 1930 et la BBC est l'une des pionnières à l'avoir utilisée.
Une table de mixage se décline en plusieurs catégories. Cet article est spécialement dédié à l'histoire de l'évolution de la table de mixage pour Dj.
Non non, cela n'est pas un interrupteur à variation mais « Rosie », l'aïeule des tables de mixage, inventée par Alex Rosner en 1971 pour le Haven club et que Francis Grasso, considéré comme le papa du djing moderne, utilisera pendant sa résidence. Alors on entend déjà nos amis djs d'aujourd'hui crier au secours, car ce n'est pas un ni deux mais au moins une vingtaine de boutons qu'il lui manque. Alors que s'est-il passé entre temps ? Eh bien dans les années 1970, précisément en 1971, la première version commerciale de la table de mixage apparaît sous le nom de Bozak CMA-10-2DL (ci-dessous).
S'ensuit l'invention de dj Flash qui après avoir théorisé son « Quick mix theory » en 1974 sur le coupage et le mix de tracks et avoir participé également à l'invention du scratching va découvrir en 1976 dans une poubelle une pièce d'un micro avec les touches ON/OFF. Bidouilleur et tracassé par le fait de laisser des blancs entre deux sons pendant ses sets, il a changé ses boutons en RIGHT/LEFT. Ainsi naquirent alors la première « mixette » dotée d'un crossfader fait maison et les débuts du scratching. Cette trouvaille lui valut le nom de Grandmaster-flash !Un crossfader tiquez-vous ? Mais oui, vous savez ce bouton coulissant à l'horizontal qui peret de passer de la platine A à la B en baissant et montant le volume des pistes, ce qui rend possible l'osmose entre vos vynils préférés. Ce terme a vu le jour à la fin des années 50 et celui de « cross-fading » est apparu dans l'Audio Cyclopedia en 1973.
En 1977, Richard Wadman, l'un des fondateurs de la compagnie anglaise Citronic, met en place le crossfader sur le modèle appelé SMP101, ce dernier étant l'exemple recensé comme le plus ancien. Alors on ne va pas vous embêter et vous refaire les quatre heures de prise de tête qu'on a eues sur la différence entre un crossfader sur rail, sur roulement à bille (2000) ou en optique (2003) ; mais seulement vous confier que l'évolution de ce petit bouton permet la qualité des transitions rendues dans les djs set d'aujourd'hui et qu'il est le cheval de bataille de notre amie la table de mixage. Dans la foulée sort le GLI PMX 7000 mixer de la famille Bozak, qui est la première table U.S à incorporer un crossfader à l'horizontal, très utilisé dans le milieu du Hip-hop. C'est aussi l'ouverture de la rocambolesque boîte disco Studio 54 à New York, connue pour ses folles soirées et sa clientèle huppée (Sylvester, Andy Wharrol et d'autres), qui sera l'une des premières à se révéler friande de ces petites machines. C'est ensuite au tour de la maison Rane d'entrer dans la course. Richard Long (Richard Long & associates) qui travaille en étroite collaboration avec elle sur la conception du system son de studio 54, lui demande en 1984 de reconceptualiser son fameux X3000 et pousse par la suite Rane en 1986 à créer sa première table de mixage la MP24 laquelle deviendra un standard dans l'industrie. S'en est suivie tout une panoplie de dérivés toujours de plus performants : la MP 22 mobile (1995) ou encore la MM 8x Mojo (1997). En 1998 apparaît la Vestax PMC-06 ProA (ci-dessous) qui servira pour la première utilisation du « Hamster », technique de scratching qui consiste à mixer avec les crossfaders inversés. Ce sera encore le 1er modèle équipé d'un crossfader horizontal ainsi que deux faders verticaux. C'est l'une de ses petites sœurs, la Vestax PMC-55, qu'utilisera Jeff Mills lors de ses sets délirants. De fil en aiguille les tables se perfectionnent et en 2001 est créée la première machine magnétique : la TTM56. Bon, sans entrer dans les détails, magnétique c'est un mécanisme différent du crossfader qui lui évite de s'abîmer et de produire du son de mauvaise qualité.
En 2006, c'est la TTM 57SL de chez Rane qui pour la première fois incorpore les fonctions nécessaires au Scratch live. Le marché ainsi ouvert a laissé place à la concurrence et de nombreuses marques comme Pioneer, Allen & heath, Rane, Numark, Vestax ne cessent d'innover et de se perfectionner au plus grands profit des sets de nos djs préférés. Ils améliorent les tables en intégrant une interface audio qui permet de contrôler des logiciels tel que Serato ou encore Traktor, mais aussi des effets du type fanger, delay, chorus etc... C'est avant tout la qualité du son qui fera la différence dans cet arbre généalogique de la table de mixage. À l'heure actuelle où les technologies se font de plus en plus pointues et futuristes, que pensez-vous des toutes dernières trouvailles de nos amis créateurs ? Par exemple comme ci-dessous une table de mixage où des cubes fluorescents que l'on déplace sur une surface en verre font office de boutons ou encore celle de la société AMV BBDO en partenariat avec foot locker qui a créé une table de mixage pour … les pieds ! Eh oui, c'est Frankie Wild qui risque d'apprécier;) ! http://vimeo.com/66400456 / Liza Tourman